Tous accros à la DHEA. Les 280 personnes âgées volontaires pour
tester cette hormone contre les effets du vieillissement étaient convoquées hier à Paris. Et ont pris connaissance des premières conclusions de l'étude menée sur elles par les professeurs Etienne-Emile Baulieu et Françoise Forette. Une étude qui a montré que leur état s'était amélioré (Libération du 12 avril).
Depuis avril 1998, ces cobayes prennent chaque matin une pilule de DHEA, et la plupart d'entre eux ne sont pas prêts à y renoncer. Ils s'inquiètent déjà de savoir s'ils pourront se la procurer après la fin de l'étude. Et dans son introduction, le professeur Baulieu les a dissuadés d'aller faire des réserves aux Etats-Unis, où l'hormone est en vente libre. «Je vais mieux, raconte une dame impeccablement maquillée et coiffée. Si demain on me l'enlève, je deviens quoi? Je sombre à nouveau dans la vieillesse?» Libido. Une crainte partagée par toutes ces personnes pourtant en bonne forme. «C'était une des conditions pour participer à l'étude», reconnaît Suzanne, 78 ans. «Je n'avais mal nulle part, bougonne un papy. Enfin si, un peu au dos et puis à la main droite, mais c'est rien quand je pense à certains de mes amis qui sont impotents ou qui perdent la tête.» Dans la salle, les hommes ne semblent pas partager l'enthousiasme débordant des femmes. L'amélioration de la libido, mise en avant par l'étude, ils ne veulent pas en discuter. «Tu parles, ils ont leur Viagra pour ça, rigole une grand-mère. Il ne faudrait