Strasbourg, de notre correspondante.
Il y a fallu du temps, mais Strasbourg aura bien sa grande mosquée. Le 22 mai, le conseil municipal sera invité à mettre un terrain «proche du centre-ville, facilement accessible et visible», à disposition d'une société civile immobilière (SCI) chargée de la construction de l'établissement cultuel. Le projet, porté par la Coordination musulmane de Strasbourg (Cams), dispose déjà d'une maquette et d'un plan de financement (103 millions de francs) à peu près bouclé. Son animateur, l'imam Abdallah Boussouf, s'est engagé à respecter une clause chère à Roland Ries, le maire (PS) de Strasbourg: que le président de la SCI soit de nationalité française. La ville financera jusqu'à 10% de la construction, comme elle le fait pour toute église, temple ou synagogue qui s'implante en ces terres sous régime concordataire.
L'affaire ne s'est pas conclue facilement. Il y a maintenant un an que le conseil municipal avait donné son feu vert de principe. Mais il avait conditionné le lancement du projet à un accord entre les deux grandes composantes de la communauté musulmane. L'une, la Cams, souhaitait un lieu essentiellement cultuel. L'autre représentée par Ali Bouamama, professeur de civilisation arabe à l'université Marc-Bloch et président de l'Institut musulman européen portait un projet plus culturel.
Pendant un an, Roland Ries a voulu croire qu'un accord était possible entre les deux parties. Il a rencontré l'une, l'autre, les deux ensemble: «Je n'ai