Lille, correspondance.
Plutôt que le terme «bavure», le procureur de la République de Lille, Claude Mathon, préfère qualifier l'acte du policier de «faits volontaires». Selon le parquet, l'homicide volontaire ne fait aucun doute: «Les circonstances et les constatations nous ont incités à retenir cette qualification qui semble caractériser le mieux les faits.» Le gardien de la paix a «tiré dans la nuque, de relativement près compte tenu du contexte des lieux. Quand on tire dans ces conditions-là, on peut avoir une intention homicide. Je crois savoir que la tête est un organe vital». A propos de la qualification d'homicide volontaire rarissime pour un policier , le procureur affirme: «Ce n'est pas parce que les gens sont policiers que l'on retient une qualification différente.»
Vol de voiture. L'autopsie pratiquée avant la fin de la semaine, puis les résultats des expertises balistiques, devraient confirmer cette thèse d'un dossier qui s'éclaircit. Dimanche 0 h 27, un passant appelle la police pour signaler un vol de voiture. Une brigade canine, rentrant à sa base pour permettre aux chiens de se reposer une heure comme l'oblige la loi, est détournée vers la rue Balzac. A leur arrivée, les deux fonctionnaires se placent de chaque côté des portières avant de l'Opel Corsa que les voleurs tentent de faire démarrer sans clé. Le temps est froid. De la buée envahit les carreaux. Le policier incriminé, Stéphane A., 27 ans, dit «percevoir un geste susceptible de le menacer», tire et b