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Libération

Le privé met les bouchées doubles. Payés à l'acte, les chirurgiens libéraux gagnent 5 fois plus qu'à l'hôpital.

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publié le 18 avril 2000 à 23h59

Il y a la chirurgie, et puis il y a" les chirurgiens. Selon le

rapport de l'ARH, aujourd'hui, plus de 3 000 chirurgiens exercent en Ile-de-France. La moitié dans le privé, la moitié dans le public. Cette apparente symétrie est à mettre en rapport avec la profonde dissymétrie des pratiques. Sur un plan strictement quantitatif, les uns ne remplissent pas de la même façon leur journée de travail que les autres. Un chirurgien libéral réalise près de deux fois plus d'actes opératoires que son homologue du public (506 contre 319). Et c'est le même rapport du simple au double que l'on retrouve chez les anesthésistes: 1 274 interventions par an dans le privé contre 657 dans le public. Cette différence est ancienne. Elle a de multiples raisons. D'abord, bien sûr, il y a la lourdeur des interventions qui sont relativement plus importantes dans le secteur public. Ensuite, on touche au plus délicat, à la question des rémunérations. Il y a un gouffre entre les deux mondes. Et surtout deux modes de paiement. Pour schématiser, dans le public le chirurgien est payé comme tout praticien hospitalier, c'est-à-dire autour de 22 000 francs en début de carrière pour terminer à 37 000 francs, et cela en incluant la hausse salariale des accords Aubry du mois dernier.

«Mode de vie». Dans le secteur privé, le chirurgien est payé à l'acte, chaque intervention correspondant à un certain nombre de K dit opératoires, fixé par la commission de la nomenclature. A titre d'exemple, une appendicectomie va co