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Libération

Prise de bec à Perros-Guirec. Les habitants contestent l'extension de la réserve ornithologique.

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par Stéphanie STOLL
publié le 18 avril 2000 à 23h59

Perros-Guirec envoyée spéciale

Après le naufrage de l'Erika, la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) a gagné la sympathie nationale en nettoyant vaillamment les oiseaux mazoutés depuis la station ornithologique de L'Ile-Grande. Mais, à Perros-Guirec (Côtes-d'Armor), le projet d'extension de la réserve naturelle des Sept-Iles, menée sous la houlette de la LPO, suscite une franche hostilité d'une partie des habitants. Ils craignent qu'on leur interdise la navigation et la pêche à proximité de l'archipel. Ils récusent surtout à la LPO le droit de gérer le domaine littoral. Une association, Archipel libre, a été créée en février pour s'opposer au projet. Elle a reçu le soutien de la municipalité" qui vient de refuser à l'unanimité la subvention annuelle de 10 000 F accordée habituellement à la LPO. Archipel libre a dépassé le cap des mille adhérents.

Son président, Jean-Paul Le Bars, est un pêcheur à pied chevronné. Depuis deux mois, il fait le tour des associations de plaisanciers et de pêcheurs. «La vocation première de la LPO, c'est de s'occuper des oiseaux, explique-t-il. L'estran (portion du littoral entre basses et hautes eaux, ndlr) et l'espace maritime ne doivent pas lui être confiés, elle n'est pas qualifiée pour ça!» Il se souvient qu'en 1959 les colonies d'oiseaux prospéraient. «C'était avant les marées noires du Tanyo et de l'Amoco, avant que la LPO n'en devienne le gestionnaire.» La LPO ne comprend pas cette levée de boucliers. «Jusqu'en octobre, tout se passait