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Libération

71 interpellations lundi soir. Nuit d'échauffourées à Lille-Sud.

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publié le 19 avril 2000 à 23h39

Lille, correspondance.

Lille s'est réveillé une nouvelle fois avec la gueule de bois hier matin. Dans la nuit de lundi à mardi, les échauffourées ont continué après la mort de Ryad Hamlaoui, abattu samedi par un policier, d'une balle dans la nuque. Un groupement de sept entreprises de services, dans la zone franche de Lille-Sud, a été incendié, mettant une centaine de salariés au chômage technique. Environ 25 véhicules ont brûlé et Transpole estime à 120000 F les dégâts dans deux stations de métro, aux portes de Lille-Sud. Des émeutes ont aussi secoué le Faubourg de Béthune, l'ancien «quartier laboratoire» de Martine Aubry. Et encore à Wazemmes, Moulins, la Briqueterie, Wattignies, Mons-en-Baroeul.

La police a interpellé 71 personnes et, au final, 14 devraient être présentées en comparution immédiate, dont 7 pour «participation à un attroupement armé». On leur reproche d'avoir jeté des pierres et endommagé le commissariat de Lille-Sud. Enfin, 8 mineurs seront présentés à un juge pour enfants.

Hier, les résultats de l'autopsie ont confirmé que le policier avait tiré sur Ryad à une «distance proche» d'un ou deux mètres. Et, malgré l'annonce, la veille, d'une mise en examen pour homicide volontaire du policier, la colère ne s'est pas calmée. «Quand la violence est engagée, la raison est en panne», résume Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille-Sud. «Cette qualification en homicide volontaire est exemplaire, mais pour les jeunes cela passe au second plan. Ils expriment quelqu