«Dans Libération du 19 janvier 2000, vous avez publié un article,

signé par Renaud Lecadre, me mettant en cause dans l'affaire de l'expropriation du BRGM par la société américaine Newmont. Le fleuron minier du BRGM: sa participation dans la mine d'or péruvienne de Yanacocha, est en effet aujourd'hui dans l'escarcelle de la société américaine Newmont et de son associé péruvien Buenaventura.

En 1994, le BRGM a demandé à Newmont, gérant de la mine, de fournir les données permettant d'évaluer la participation de 25% que possédait le BRGM dans cette mine. Les données minières fournies par Newmont ont conduit à une valeur, calculée par Paribas, égale au quart de la réalité (environ 100 millions de dollars). La participation minière française a donc été "bradée à ce prix, pour un pourcentage de 49% à la société australienne Normandy. Newmont a immédiatement exercé un droit de préemption, non seulement sur les 49% mais sur la totalité. Ainsi tout a été exproprié au prix le plus bas.

«Dans la partie finale de la procédure intentée par le BRGM au Tribunal suprême du Pérou, Newmont était sur le point de perdre. Il suffisait que le juge Elcira Vasquez tranche en faveur du BRGM pour qu'une minorité des juges de ce tribunal ait voté en faveur de la restitution définitive. C'est alors que sont apparus à Lima des e-mails issus du BRGM ordonnant que ce juge soit corrompu au niveau de 7 millions de dollars et que sa nièce soit enlevée. Compromise dans son honneur et menacée dans sa famille, cet