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Libération

Juge Borrel: la thèse du suicide confortée. La dernière expertise conclut à l'immolation.

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publié le 21 avril 2000 à 23h55

Dans l'enquête sur la mort du juge Bernard Borrel, à Djibouti, en

octobre 1995, il y a ceux qui semblent croire résolument au suicide et ceux qui croient dur comme fer au meurtre. Un rapport remis récemment aux juges Marie-Paule Moracchini et Roger Le Loire par la directrice de l'institut médico-légal, Dominique Lecomte, conclut au suicide du magistrat par auto-aspersion d'essence. Une immolation. La dernière expertise en date (30 août 1997), du Pr Lazarini, réalisée à la demande de la partie civile, excluait au contraire une mort consécutive aux brûlures, compte tenu de «l'absence de produits de carbonisation» dans les poumons de Bernard Borrel.

Les experts sont donc divisés. Et ils ne sont pas les seuls. Quand les juges, enclins à croire au suicide, sont allés à Djibouti, début mars, Elisabeth Borrel et ses avocats, partisans de la thèse du meurtre, ont vivement déploré d'être restés en France. C'est que l'enquête avait rebondi, début février, par l'audition d'un nouveau témoin, un ex-officier djiboutien, Mohammed Saleh Alhoumekani. L'ancien membre de la garde présidentielle affirmait avoir entendu l'ancien chef de cabinet du Président ­ mais actuel président de la République ­ évoquer les détails de la liquidation du juge français devant ses tueurs. Marie-Paule Moracchini et Roger Le Loire s'étaient donc déplacés pour vérifier les dires de l'officier et visualiser la cour du palais présidentiel, où la réunion de l'après-meurtre aurait eu lieu.

Personne n'imaginait qu'une con