Depuis quelques semaines, une très violente polémique s’est développée autour de la tenue en juillet du Congrès mondial sur le sida à Durban, en Afrique du Sud. C’est un rendez-vous très attendu, grand-messe planétaire qui a lieu tous les deux ans sur l’infection à VIH. Organisée par la Société internationale sur le sida, et sous l’égide de l’OMS, elle réunira près de 10 000 chercheurs, cliniciens, membres d’associations de malades, qui sont attendus pour faire le point, non seulement sur la recherche fondamentale, mais aussi sur les traitements, ainsi que sur l’accès des pays pauvres aux nouvelles molécules. Cette année, cette rencontre revêt un caractère d’autant plus marqué qu’elle se déroule pour la première fois en Afrique; qui plus est, en Afrique du Sud, un des pays les plus touchés au monde et qui, depuis des années, se bat contre l’industrie pharmaceutique pour disposer de médicaments à des prix raisonnables. Or, récemment, le président sud-africain, Thabo Mbeki, a jeté le trouble en disant qu’il ne croyait pas que le virus du sida était la cause de la maladie. Reprenant à son compte les thèses très controversées d’un chercheur, Peter Duesberg. Thabo Mbeki a même écrit en ce sens au président américain Bill Clinton. On parle d’une conversation téléphonique entre les deux présidents. Ces déclarations, en tout cas, ont jeté la consternation dans le milieu médical. On évoque un boycott du congrès. «C’est un retour en arrière de plus de vingt ans», lâche ainsi le pr
Interview
Sida: le pragmatisme contre le révisionnisme.
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par Eric Favereau
publié le 21 avril 2000 à 23h55
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