Les deux Chinois ont débarqué la semaine dernière à Roissy, et leur
avocat a fait en leur nom, à l'aéroport et par écrit, une demande d'asile politique. Ça n'a pas empêché la police de l'air aux frontières d'essayer de les réexpédier à Hong-kong trois heures plus tard, en violation de toutes les règles internationales. Leur avocat écume, mais la justice n'a rien trouvé à y redire.
Yutai Chen, 23 ans, et Huangjin He, 29 ans, deux copains chinois du Fujian, ont atterri le 12 avril à Roissy, en correspondance théorique pour Lomé (Togo). Ils ont raté depuis longtemps leur vol, et peut-être pas par distraction, quand ils sont surpris par une patrouille dans la zone internationale. Ils sont en règle, les policiers les laissent partir. Puis les interpellent dans la soirée et les conduisent en zone d'attente, où ils sont retenus, faute d'avoir un visa pour la France.
Mais les Chinois connaissent du monde: un avocat débarque le lendemain à la rescousse, à Roissy, avec un interprète. L'officier de quart présente à Me Jeffrey Schinazi les procès-verbaux de refus d'admission en France, signés d'un interprète en langue chinoise. «Mes clients m'ont dit qu'ils n'avaient vu aucun interprète, assure Me Schinazi, et qu'ils voulaient faire une demande d'asile politique.» C'est donc lui qui la rédige, et note qu'«ils n'ont pu le faire antérieurement, faute d'interprète sur place, contrairement aux mentions de la décision du refus d'admission». L'officier tamponne le papier, les deux hommes, confo