Encore un mauvais coup pour la réputation de Craig Venter. Engagé
dans une concurrence sans merci avec le programme international de recherches publiques sur le génome (HGP), l'homme a commis un faux pas. Le 24 mars, près de 200 chercheurs du public et du privé, dont Venter et ses collègues de Celera Genomics, annonçaient l'achèvement de la carte génétique de la mouche drosophile dans la revue Science. La communauté scientifique oubliait un moment les conflits qui l'opposent à Venter et saluait unanimement l'avancée. Celera Genomics rendait les informations publiques et les transmettait à la banque de données publique américaine GenBank.
Vérification. Mais, aussitôt, les équipes de GenBank entamaient leurs procédures de vérification. Et, le 10 avril, leurs conclusions tombaient sans appel: près de 150000 fragments d'ADN attribués à la drosophile proviennent de la carte génétique humaine. Un lièvre soulevé jeudi par le Los Angeles Times. «Les données contaminées n'appartiennent pas au génome de la drosophile, proteste Paul Gilman, l'un des dirigeants de Celera Genomics. Ce sont des informations additionnelles.» Une distinction sémantique pour réaffirmer l'exactitude à «plus de 99,99% du génome publié dans Science».
La contamination des fragments d'ADN de la drosophile existe pourtant bel et bien, et elle est d'origine expérimentale. «N'importe quel appareil ou produit utilisé pour le séquençage contient des traces d'ADN, justifie Paul Gilman. La contamination est inévitable. Il