Menu
Libération

Manger des fibres n'éloigne pas le cancer. Selon deux études, le colon ne serait pas protégé par un tel régime.

Article réservé aux abonnés
publié le 22 avril 2000 à 23h52

On le pensait, c'était même devenu un stéréotype. Et en fait" on se

trompait. Une alimentation avec moins de graisses et plus de fibres ne réduit pas les risques de contracter un cancer du colon, comme le montrent deux études concordantes publiées jeudi par le New England Journal of Medicine (NEJM).

La première étude, effectuée par l'université de l'Arizona, indique en effet que l'ingestion en grande quantité (13,5 g par jour) ou en petite quantité (2,5 g par jour) de fibres de son de blé n'a pas de conséquences anticancéreuses. Le travail a consisté à suivre 1 429 patients opérés d'adénomes (lésions qui sont un signe précurseur du cancer du colon) dans les trois mois précédant l'expérience; choisis au hasard, ces malades ont pris ce supplément diététique pendant une période de 34 à 36 mois. Au final, il n'y a pas de changement: la prise de ces suppléments n'a pas permis d'empêcher l'apparition d'adénomes. Dans un autre travail du National Cancer Institute (NCI) sur le cancer du colon, 1 905 patients ont été répartis en deux groupes, les uns suivant une diète rigoureuse et les autres continuant à manger selon leur habitude. Les deux groupes de patients, tous opérés d'adénomes dans les six mois précédant l'expérience, n'ont pas présenté, là non plus, de différences significatives dans l'évolution de la maladie au bout de quatre ans.

«Nous sommes surpris et déçus de trouver que les changements nutritionnels mis en oeuvre au cours de ces études n'ont pas diminué le nombre de poly