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Libération

Carnets de justice. «A quoi servent ces lois qui fabriquent des gens comme lui?».

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publié le 24 avril 2000 à 23h50

Tribunal correctionnel de Paris.

L'avocat sourit aux juges: «Il est de bon ton, quand on défend des Roumains, de plaider la relaxe, puisque ceux-ci s'évertuent à nier, alors qu'un certain nombre sont, c'est vrai, des voleurs d'horodateurs.» Il montre Stefan et Ion dans le box, «peut-être les condamnerez-vous dans six mois, dans quinze jours, mais pas aujourd'hui!». Les deux Roumains ont été contrôlés place Blanche, dans leur véhicule, ont suivi les policiers au commissariat et c'est là qu'on leur a imputé le casse de l'horodateur, braqué à quelques rues de là. L'avocat s'échauffe. «Les policiers jouent au chat et à la souris, mais ils trichent. Ils prétendent avoir vu mes clients introduire un tournevis dans l'horodateur et voir les pièces tomber. C'est faux. L'appareil a été ouvert à 4 h 40 et l'interpellation a eu lieu à 5 h 05». Le président l'arrête. «mais enfin, on a bien trouvé des pièces de monnaie sur eux et l'horodateur fracturé!» Et l'avocat reprend. «Non! le sac d'argent a été découvert plus loin, sous une voiture! Je trouve ce comportement de la police méprisable!» Le président fait la moue. «Que faisaient-ils dans Paris à 3 heures du matin?» Stefan avait rendez-vous à 5 heures avec des amis place de Clichy. «Voilà, dit le président, c'est bien le lieu où se donner rendez-vous à une telle heure.» Stefan ajoute «nous devions aller au consulat"», et le juge termine «"qui, comme chacun sait, ouvre très tôt!». L'avocat gagne. Même s'ils prennent une interdiction du te