Hippolyte Simon, 56 ans, évêque de Clermont-Ferrand, fait partie des

intellectuels de l'épiscopat français, citant aussi bien Nietzsche que le philosophe des années 70 Maurice Clavel. Il a publié récemment une analyse exhaustive et décapante sur la situation de l'Eglise en France. Vers une France païenne (éditions Cana) a connu un succès exceptionnel dans les milieux religieux avec plus de 30 000 exemplaires vendus et surtout une reconnaissance officielle en servant de base de réflexion lors du synode (réunion des évêques du monde entier), à Rome en novembre 1999, qui préparait l'entrée de l'Eglise romaine dans l'année jubilaire. Son étude explique, entre autres, les liens entre l'extrême droite et ce qu'il appelle «la soumission à la fatalité» de certains contemporains. Ancien supérieur de séminaire et ex-vicaire épiscopal, Hippolyte Simon est spécialiste des questions d'enseignement religieux et a suivi l'«appel» de nombreux nouveaux baptisés. Il avait d'ailleurs anticipé leur augmentation, dans un document de l'épiscopat intitulé, d'après l'évêque qui l'a coordonné, le rapport Dagens. Les nouveaux baptisés ont surtout tendance à se vivre comme des exaltés de Dieu, voire du Christ, mais connaissent peu l'institution ecclésiale. Celle-ci va-t-elle être modifiée par cette nouvelle approche?

Je vous rassure. Ces nouveaux venus ne sont pas tous des exaltés. J'espère bien qu'ils vont nous apporter leur exigence de profondeur dans l'expérience spirituelle. Et je souhaite qu'