Dans la tradition catholique, l'Evangile («bonne nouvelle» en grec)
c'est le Christ. Cette année, pour l'Eglise de France, la bonne nouvelle, c'est l'arrivée de 2 500 nouveaux catéchumènes (1), la plupart baptisés samedi, lors de la veillée pascale. Soirée faste pour trois sacrements: le baptême, la confirmation et l'eucharistie. Actuellement en France, plus de dix mille personnes sont en cours de conversion, soit deux fois plus qu'il y a dix ans. Chiffres inattendus, annoncés par le service national du catéchuménat dans le dernier numéro de son trimestriel Chercheurs de Dieu. Evêque de Poitiers, Albert Rouet voit dans ce phénomène le signe «des premiers éveils d'une conscience insatisfaite qui s'étire comme sortant d'un long sommeil». «C'est bien la preuve que notre Eglise n'est pas mourante», se rassure le père Riocreu de la paroisse Saint-Ferdinand-des-Ternes à Paris, ravi «de fournir au moins cinq catéchumènes au diocèse chaque année». Dominique Santucq, directeur du service du catéchuménat et spécialiste du dossier, reconnaît lui aussi que «ce phénomène est étonnant dans une Eglise où, depuis quinze siècles, on ne baptise que des enfants».
Face à l'arrivée de fidèles venus d'un monde déchristianisé, l'Eglise a dû changer. «Il faut prévoir des structures pour ces catéchumènes avant de les immerger dans le rituel de la messe. L'intégration dans la communauté catholique présente des difficultés. Il faut savoir donner des responsabilités à ces nouveaux venus. Et faire compren