Près de 65% des services d'urgence français sont hors norme, tout
comme 93% des services de pédiatrie, selon une minutieuse enquête de Sciences et Avenir publiée aujourd'hui. Le mensuel a enquêté dans les 27 plus grandes villes de France, auprès de 800 points d'urgence publics et privés, et a interrogé quelque 5 000 membres du personnel.
Sciences et Avenir s'appuie sur une série de critères, notamment la présence en permanence dans le service d'un médecin ayant achevé son cursus universitaire, le nombre de passages de médecins, d'infirmières ou de lits disponibles.
Le constat est sévère: «Les urgences fonctionnent sur des organisations toujours précaires où les dérapages sont à chaque instant possibles», assure le mensuel, qui relève que le décret de fonctionnement des urgences pris il y a cinq ans n'est pas appliqué. «Si un jour je me retrouve dans le box des accusés, note un urgentiste, il faudra y mettre aussi le ministère de la Santé et quelques hauts fonctionnaires.»
L'enquête fait un constat particulièrement alarmant sur les urgences pédiatriques, qui accueillent les jeunes patients jusqu'à 18 ans et représentent près du tiers des urgences en France. Le mensuel cite notamment les cas de Clermont-Ferrand, où un interne est chargé de recevoir les enfants la nuit. Ou celui de Reims, où un demi-poste de praticien hospitalier est prévu pour l'accueil. Mais comme l'avoue le professeur Pire, du CHU de Reims, «tous les services d'urgence ont les mêmes problèmes».
Sciences et Avenir