Trente morts par jour. C'est le bilan du dernier week-end à
rallonge. Pâques a tué 90 personnes sur les routes françaises, soit une hausse de 14% par rapport à la fin de semaine pascale 1999. 1 462 personnes ont été blessées au cours de la même période, soit 7,7% de plus. Et au début d'un nouvel exode routier pour cause de 1er Mai, la direction de la Sécurité routière et le ministère des Transports s'inquiètent. Car ce chiffre est d'autant plus catastrophique qu'il cadre mal avec le concept «grande cause nationale» que la Sécurité routière a élaboré pour cette année 2000, et la campagne de communication signée Raymond Depardon diffusée sur TF1 et LCI. On est loin du voeu formulé par le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, de diviser par deux le nombre de morts sur les routes d'ici à 2002.
Avec de tels chiffres, les critiques envers la politique française de sécurité routière sont de plus en plus vives. Et si elles ne visent pas le ministre, elles s'en prennent à Isabelle Massin, déléguée interministérielle chargée de la Sécurité routière. Dans les couloirs de la Grande Arche de La Défense, où l'organisme est hébergé, on souligne de plus en plus ouvertement ses lacunes. «Elle est compétente en matière de communication publicitaire, explique un fonctionnaire des Transports. On lui doit notamment le durcissement des publicités. Mais il n'y a pas de programme précis pour la grande cause nationale 2000, que de petites actions ponctuelles, sans ossature générale. Surtout, e