On l'appelait le «gang de Roubaix». A l'aube du 29 mars 1996, les
gendarmes du Raid (Recherche, assistance, intervention et dissuasion) avaient pris d'assaut sa cache. Un millier de coups de feu, quatre morts et plusieurs policiers blessés. Le gang n'était alors connu que pour des actions de braquage. Le lien avec les réseaux islamistes sera fait plus tard. Vendredi, la chambre d'accusation de la cour d'appel de Douai (Nord) a décidé de renvoyer aux assises sept membres présumés du groupe, qui devraient être jugés l'an prochain. Les uns (Hocine Bendaoui, Mouloud Boughelane, Omar Zemmiri, Lionel Dumont, Seddik Benhablhouli) pour crimes; les autres (Salah Achour et Chassik Belkeouane) pour association de malfaiteurs.
La justice les soupçonne de plusieurs attaques à main armée début 1996, dont l'une avait coûté la vie à un automobiliste, et l'autre blessé un policier et un convoyeur de la Brink's. Autre charge: la tentative d'attentat à la voiture piégée, le 28 mars 1996, devant le commissariat de Lille. Voilà pour l'aspect grand banditisme.
Reste l'autre face du gang, celle de l'internationale islamiste à laquelle ils appartenaient pour la plupart. Déjà, en 1994 et 1995, plusieurs d'entre eux avaient combattu dans les rangs des Soldats de l'islam (El Moudjahidine) en Bosnie. Après l'assaut du Raid, deux d'entre eux alors en fuite, Lionel Dumont et Mouloud Boughelane, y étaient même retournés. Les deux s'étaient connus en 1990 à la mosquée de Roubaix, où Dumont, ex-légionnaire, et