Les parents de collégiens de 3e sont invités, à partir
d'aujourd'hui, à dire dans quels lycées ils souhaitent que leurs enfants poursuivent leur scolarité. A Paris plus qu'ailleurs, cette formalité administrative marque le début d'une angoissante course d'obstacles. A sa manière, le maire du VIIIe arrondissement, François Lebel (RPR, séguiniste), s'est fait l'écho de la grande peur des «pères de famille»: «On nous envoie des enfants virés du XIXe et du XVIIIe, ils mettent la pagaille. On a peur d'être contaminés par cette clientèle de gens fauteurs de troubles», est-il écrit de dernier numéro du bulletin municipal. Ce texte tout en nuance visait à dénoncer la nouvelle géographie des districts d'affectation. Plus généralement, il s'agissait de critiquer la restauration «autoritaire» de la mixité sociale.
Cette offensive populiste coïncide opportunément avec l'heure des choix pour beaucoup de familles parisiennes. En effet, les parents d'écoliers découvriront également ce mois-ci le collège où sera scolarisé leur enfant. Ceux qui ne sont pas satisfaits se mettront aussitôt en quête de passe-droits. «Sauf exceptions, ils se casseront les dents», assure un fonctionnaire qui traque le piston au nom des principes républicains. Cette année, l'académie a amorcé avec les élus locaux et les parents un laborieux travail de redéfinition des secteurs. L'objectif est de mettre en cohérence la carte des collèges et celle des écoles. Dans la mesure du possible, les enfants d'un même CM2 doiv