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Libération

La chirurgie sans chirurgien. Le robot Caspar assure seul des interventions orthopédiques.

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publié le 2 mai 2000 à 0h40

Rastatt (Allemagne), envoyée spéciale.

Il s'appelle Caspar. C'est un robot, et, ce jeudi après-midi, il opère, tout seul, le genou gauche d'un monsieur de 73 ans qui souffre d'arthrose depuis cinq ans. Sans l'aide d'aucune main humaine, la fraise lime, rogne, coupe et lave les os dénudés, où devra se loger la prothèse. A ses côtés, Werner Siebert, chirurgien orthopédiste à Kassel (Allemagne), les bras croisés, ne fait rien. S'assure seulement que le robot fonctionne. Que le patient va bien. Et commente l'opération à l'intention de plusieurs dizaines de chirurgiens allemands et français, mais aussi britanniques, belges, néerlandais ou portugais conviés à assister à la retransmission, en direct, de la première pose automatisée de prothèse complète du genou. Pendant tout l'exposé du patron, la machine obéit à l'ordre affiché sur l'écran de l'ordinateur: «Fraisez!» Et elle fraise, pendant près d'une demi-heure. Ce travail terminé, l'homme prend alors le relais du robot: il ajuste la prothèse, puis recoud le genou. L'opération est terminée.

Précis. Le gros du travail avait commencé la veille. Sur un écran d'ordinateur, Werner Siebert a projeté l'image du genou en trois dimensions. Il a mesuré les paramètres, calculé l'axe d'alignement, défini le volume du fraisage, choisi une prothèse, puis transmis tous ces éléments au robot. Deux vis, implantées l'une dans le fémur, l'autre dans le tibia du patient, servent de repère à la machine. Le jour de l'opération, il suffit de donner le s