Ils s'évertuent à y croire encore. Même si la lassitude transparaît
dans leurs propos. Deux juges d'instruction du pôle financier de Paris étaient entendus hier, à l'Assemblée nationale, par la mission parlementaire sur la délinquance financière et le blanchiment des capitaux. Le premier, Marc Brisset-Foucault, est assez peu connu du public. Le second, Renaud Van Ruymbeke, a une solide notoriété, pour avoir singulièrement ennuyé le Parti républicain il y a quelques années et parce qu'il est l'un des signataires de l'appel de Genève, ce signal d'alarme collectif d'une poignée de magistrats européens qui appelaient à un renforcement de la lutte contre la corruption. Trois autres magistrats seront entendus la semaine prochaine: Marc Cimamonti, un magistrat du parquet de Marseille en charge des affaires financières, Jean-Pierre Zanoto (qui gère le dossier du Crédit Lyonnais) et Eva Joly (Elf-Aquitaine entre autres), tous deux juges d'instruction du pôle financier également. La question posée par les députés est simple: quels obstacles rencontrent les juges dits «financiers»? La réponse est plus ardue, tant la liste desdits obstacles est longue, dès qu'il s'agit de traquer les capitaux voyageurs (de l'argent sale), qui, de paradis fiscaux en comptes numérotés, se recyclent dans les circuits respectables de l'économie. Renaud Van Ruymbeke a commencé il ne cesse de le faire par la douche froide: le juge face au blanchiment d'argent, «c'est un constat d'échec». Et de prendre u