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Libération

Chasse aux paillotes à Ramatuelle. La mairie réclame leur destruction sur la plage de la Voile rouge.

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publié le 4 mai 2000 à 0h36

Ramatuelle, envoyé spécial.

Pour un peu, Paul Tomaselli, 62 ans, jouerait les martyrs. «Je vais devenir le José Bové des plages», rigole-t-il. Après trente-deux ans de bons et loyaux services à la gloire des folies tropéziennes, le gérant de la Voile rouge, la plus célèbre des plages de Pampelonne, s'est vu refuser, le 24 mars, le renouvellement de sa concession par la municipalité de Ramatuelle (Var), qui la lui louait 300000 francs par an (1). Dans un courrier du 27 mars, la mairie, dirigée par un octogénaire socialiste, lui demande «d'enlever de la plage toute installation bâtie ou non bâtie, afin de rétablir les lieux dans leur état naturel avant le 29 avril», soit samedi dernier.

Là, Paul Tomaselli n'a pas obtempéré: il veut bien ne pas rouvrir, mais avant de détruire les cabanons en dur et les colonnes romaines qui tenaient lieu de décor aux plus improbables fêtes de l'été (baignoires de champagne, gogo-dancers sur les tables, invités débarquant par yacht ou hélico"), il préfère attendre le résultat du recours déposé devant la juridiction administrative. «Si le tribunal venait à décider que la mairie est dans son droit, alors cette vieille jeune fille, peut-être un peu exubérante, qu'est la Voile rouge tirerait sa révérence à Pampelonne», déclame Paul Tomaselli derrière ses lunettes Gucci.

Brouette de pétitions. Après avoir assuré en partie la renommée d'une plage aux allures de PME, devenue produit d'appel pour toute la région tropézienne, l'homme se demande pourquoi il