Où en sont les enquêtes diligentées sur le terrain par le ministère
de l'Agriculture, dans le sillage de chaque nouvelle vache folle? Révèlent-elles des éléments éclairant l'origine de ces cas mystérieux d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB)? Permettent-elles de cerner de coupables négligences, voire des infractions délibérées aux mesures antiprion régissant l'alimentation du bétail depuis 1990? Ces questions s'étaient faites particulièrement pressantes depuis plus d'un mois (Libération du 3 avril) tant l'an 2000 a démarré en flèche sur le front du prion bovin, affichant 14 cas au premier trimestre, contre 30 pour toute l'année 1999.
Opaque. La réponse était disponible dès lundi, sous la forme d'un rapport de sept pages sur le site Internet du ministère de l'Agriculture (1). Il s'intitule: «Enquête épidémiologique relative aux cas d'ESB survenus en France en 1999» et émane de la Brigade nationale d'enquêtes vétérinaires et sanitaires (Bnev). Placé sous la tutelle de la Direction générale de l'alimentation du ministère de l'Agriculture, ce service a, entre autres missions, celle de faire la lumière sur la façon dont les vaches deviennent folles, au cas par cas. Restée dans une ombre opaque et silencieuse depuis 1996, la Bnev, dans un geste de transparence, lève le voile sur l'état de ses «investigations». Alors que les rapports 1997 et 1998 ne sont pas divulgués, ce bilan provisoire est singulièrement maigre. Pourtant, à lire le rapport, la brigade qui compte à peine qu