Nantes, correspondance.
Partout sur les plages de Loire-Atlantique, épicentre des dépôts de la marée noire, le mazout réapparaît régulièrement, obligeant à de nouvelles campagnes de nettoyage, sur des sites déjà grattés, déjà déblayés, rouverts au public puis à nouveau fermés comme la plage de La Baule après la tempête de Pâques.
Avant même de rendre publiques les analyses des prélèvements d'eau de mer et les états de pollution des 72 plages de Loire-Atlantique, la direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) établissait déjà qu'aucune plage n'avait été indemne de marée noire dans le département, et qu'aucune n'est vraiment propre après nettoyage. Certaines n'ont pas de diagnostic officiel, ayant été nettoyées sans que la Ddass ait pu attester de leur propreté. D'autres, c'est sûr, n'ont pas encore été nettoyées en profondeur. On est donc bien loin des annonces péremptoires de Jean-Pierre Chevènement, mais aussi de Philippe de Villiers, qui annonçaient dès le début de l'année que toutes les plages seraient propres au printemps.
Leurs envies de rassurer sur l'efficacité de l'action de l'Etat et sur l'attrait touristique de leurs côtes auront trouvé un obstacle majeur: le fichu mazout, proprement imprévisible. Tout le monde, maires, sécurité civile, pompiers et bénévoles coordonnés par le préfet, avait parié sur l'oeuvre rageuse des tractopelles. Les plages devaient être raclées, délestées de leur sable maculé, laissées indemnes de toute pollution mais un