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Libération

Journée tradition à la Sorbonne. Un colloque stigmatise la «cul-culture» des «gardes rouges».

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publié le 8 mai 2000 à 0h32

«Je ne prétends détenir aucune vérité; je suis là pour entendre les

propositions.» Les timides applaudissements qui ponctuent la fin du discours d'Alain Viala sont vite couverts par les huées. Depuis quatre heures, les 300 participants du «Colloque sur l'avenir des disciplines littéraires dans l'enseignement secondaire et supérieur» ont été chauffés à blanc. Douze universitaires (1) et deux enseignantes de lycée se sont succédé sur l'estrade pour appeler au combat contre «l'allégrisme sans Allègre». Tous ont dénoncé une politique incarnée, à leurs yeux, par Alain Viala. Président du groupe technique disciplinaire lettres au ministère de l'Education (chargé de préparer les programmes), ce professeur d'université est soupçonné de vouloir «supprimer la dissertation» et, en général, d'«assassiner la littérature» (2).

Ce qui inquiète les littéraires, c'est que «sous couvert de démocratiser, l'école accroît les inégalités». Pour les réduire, il faut «rendre sa place à la littérature» et, pour commencer, réhabiliter la dictée: «Plus elle raccourcit, plus la littérature se réduit.» Certains ont même «entendu des amis qui enseignent en zone d'éducation prioritaire» leur expliquer qu'un cours sur la littérature du XVIe siècle avait été «le seul moment de tranquillité obtenu en classe». Cela, le ministère Allègre mais aussi les précédents ne le comprennent pas. Ils promeuvent une «cul-culture» faite de «zapping» qui affole les élèves, victimes de programmes «démesurément ambitieux» et de