Le bilan est triste: au cours du week-end du 8 mai, 83 personnes ont
été tuées dans des accidents de circulation et 1 847 autres ont été blessées. Hier, à l'Assemblée, le ministre des Transports Jean-Claude Gayssot a pourtant parlé de «légère amélioration» tout en soulignant qu'il n'y avait pas, selon lui, «de fatalité à la sécurité routière». Pour illustrer cette «amélioration», les services du ministère se fondent sur un calcul plutôt contestable. Le nombre de tués serait en baisse de 15,3% par rapport au week-end du 1er mai (98 morts) et de 7,8% par rapport au week-end de Pâques (90 morts). Mais si l'on se souvient qu'à l'occasion de ce même week-end pascal, le nombre des morts sur la route avait augmenté de 14% par rapport à la même période l'an dernier (90 tués contre 79), il serait tout aussi juste de conclure que le bilan de la campagne anti-chauffard de ce week-end est à peu près nul. Pour les associations de familles de victimes d'accidents, tout ou presque reste à faire. Selon Geneviève Jurgensen, présidente de la Ligue contre la violence routière, la mobilisation de 20 000 policiers et gendarmes ordonnée par Gayssot relève plus du «sursaut d'un ministre vexé par un échec public» que d'une véritable politique. La présidente de la Fondation Anne Cellier contre l'insécurité routière, Christiane Cellier, estime que la lutte contre la violence routière n'est pas traitée comme une priorité: «Il n'y a pas de budget à ce sujet. M. Gayssot et la déléguée interministériel