Jean-Pascal Assailly est psychologue. Il est chargé d'études à
l'Inrets (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité) et a consacré ses recherches aux comportements individuels sur la route. Il commente ici les mauvais chiffres des week-ends de mai.
Tous les ans, on dénombre en France plus de 8 000 morts sur les routes. Sommes nous un cas à part en Europe?
Oui. Nous sommes nettement moins vertueux que les Scandinaves et les Anglais. Seuls la Grèce et le Portugal font pire que nous. Les accidents de la route sont la résultante d'une série de comportements individuels: nous avons été pendant longtemps les champions du monde pour la consommation d'alcool, nous sommes aussi plus frondeurs quant au respect de certaines règles, notamment les limitations de vitesse. Enfin, les sociétés méditerranéennes se caractérisent par un comportement plus agressif au volant.
On respecterait moins les règles routières au sud qu'au nord de l'Europe?
Le constat vaut pour toutes les règles. Dans les pays protestants d'Europe du Nord, il y a un rapport à la règle nettement plus rigide. Chez nous par exemple, l'aveu du péché se fait dans le confessionnal: entre Dieu et vous, il n'y a que le prêtre. Chez les protestants, l'aveu de ses fautes se fait au temple devant tout le monde. On a des comptes à rendre à ses semblables et pas seulement à Dieu.
Pourquoi la sécurité routière a-t-elle tant de mal à faire passer ses messages, notamment sur la vitesse?
La vitesse est une valeur posit