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Libération

Mises en examen à la tête d'Eurotunnel.

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publié le 10 mai 2000 à 0h30

L'état-major d'Eurotunnel au grand complet vient d'être mis en

examen pour abus de biens sociaux et diffusion d'informations inexactes, selon le Canard enchaîné. Dans l'ordre protocolaire: Patrick Ponsolle, actuel président, suivi de ses deux prédécesseurs, André Bernard et Alaister Morton, et de ses trois principaux directeurs, Christian-Georges Chazot, Alain Bertrand et Graham Corbett. L'ensemble de ces dirigeants perçoivent ou ont perçu des rémunérations (salaires et avantages en nature) comprises entre 2 et 4 millions de francs par an, alors qu'Eurotunnel cumulait les déboires financiers. Une expertise commandée par la juge d'instruction Dominique de Talencé (Libération du 23 février), relevait une «importante augmentation» de ces émoluments au cours de l'année 1996: «Eu égard à la situation d'Eurotunnel, il vous appartiendra d'apprécier s'ils peuvent être considérés comme anormalement élevés.» Dominique de Talencé a tranché: ça sent l'abus de biens sociaux. Dans le même registre, les experts s'interrogeaient sur le montant astronomique des «frais bancaires de toutes natures», en soulignant que bon nombre des dirigeants d'Eurotunnel sont d'ex-banquiers. Auraient-ils conservé leur ancienne casquette pour mieux ponctionner les petits porteurs? Le second chef de mise en examen renvoie à la troisième augmentation de capital, en mai 1994, qui a permis de récolter 7,3 milliards de francs. Pour appâter l'épargnant, Eurotunnel avait diffusé un prospectus, validé par la COB (le s