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Libération

Paradis fiscaux: la juge Joly dénonce les failles françaises. Elle était entendue hier par la mission parlementaire sur le blanchiment.

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publié le 10 mai 2000 à 0h30

Certains députés n'ont pas aimé ça, mais alors pas du tout. Eva

Joly, juge d'instruction en charge du dossier Elf-Aquitaine, était entendue hier par la mission d'information constituée à l'Assemblée sur la délinquance économique et financière, le blanchiment d'argent et les paradis fiscaux. Interrogée sur le statut de la France, elle venait de répondre: «La France est un pays agréable pour blanchir quelques dizaines de millions de francs. L'économie française connaît aussi le système des sociétés off-shore. Je pense que nous devons faire progresser la transparence.» Un exemple? «Les revenus et les impôts devraient être connus.» Et, plaçant la question sur un terrain moral, Eva Joly d'expliquer que ne pas payer ses impôts devrait être un «opprobre». Nul ne sait ce qu'a très mal supporté François Loncle, président de la commission des affaires étrangères (la perspective d'une obligation de publication des patrimoines, ou la critique des ambiguïtés françaises au regard de la lutte contre la corruption internationale). «Et est-il moral que tel ou tel juge soit fasciné par les médias?!», a répondu le député PS, très agressif à l'égard d'Eva Joly.

Au moins, ce vif échange a-t-il permis de comprendre que les nécessités de lutter contre la grande délinquance internationale n'étaient pas choses parfaitement comprises dans l'hémicycle. Pour cette deuxième audience, ouverte à la presse, consacrée aux difficultés des magistrats, la mission, présidée par Vincent Peillon (PS) et dont le rap