Toulouse, de notre correspondant.
Les quelque 800 avocats du barreau de Toulouse auraient pu finir par se faire aux lenteurs de la machine judiciaire. Mais ils n'ont pas supporté d'être, selon eux, «roulés dans la farine» par le premier président de la Cour d'appel Raymond Exertier. L'assemblée générale de l'ordre des avocats et son bâtonnier Monique Brocard a voté hier à midi une «grève totale et illimitée». Deux heures plus tard, tous les votants avaient enfilé leur robe noire. Mais pour manifester devant le palais de justice en panne.
«Il faut compter six mois avant de pouvoir passer devant l'un des six juges des affaires familiales de Toulouse. C'est insupportable pour une mère sans ressources qui attend sa pension alimentaire.» Propos de jeune avocate. Son associé pénaliste est plus sensible à l'impossibilité d'obtenir à temps copie des pièces judiciaires: «On nous dit qu'il n'y a pas de personnel pour les faire. Du coup, il n'est pas rare de découvrir l'ensemble d'un dossier de correctionnelle à l'ouverture du procès.»
Travaux. ça, c'est la pratique quotidienne, mais il manquait la goutte d'eau. La cité judiciaire toulousaine est en plein réaménagement. Pendant les travaux, la justice continue, bien sûr. Mais de façon éclatée: le tribunal de grande instance ici, place du Salin, le tribunal d'instance là-bas, avenue Camille Pujol. Les avocats amateurs de vélo ont un net avantage professionnel sur leurs confrères. Ils sont allés en peloton chez le premier président de la Co