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Libération

A Barentin après le déluge. La cité normande fouillait hier ses bâtiments ravagés.

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publié le 12 mai 2000 à 0h25

Barentin, envoyé spécial.

A l'angle de la rue des Martyrs et de la rue Offenbach, le café de la Poste de Barentin (Seine-Maritime) n'a plus de façade, plus de rez-de-chaussée. De la route d'Yvetot, trouée cinquante mètres plus haut d'un cratère de 5 mètres de diamètre et de trois de profondeur, on plonge directement dans ce qui fut la cave de l'établissement. C'est ce qu'ont fait mercredi soir trois voitures, emportées par la vague qui a dévalé la route après avoir jailli des canalisations explosées par la pression. «Elle a léché la façade jusqu'aux fenêtres du premier. Ça n'a pas résisté: il y avait des voitures, mais aussi des bancs en béton, des plaques de bitume, des branches, de la boue. Tout ça dévalait à toute allure», raconte un témoin, ami du propriétaire. Dans l'une des trois voitures, il y avait une femme, âgée de 45 ans. Une habitante de Barentin. Son corps, éjecté de la voiture, a été retrouvé deux cents mètres plus loin, sous une autre voiture, près de l'Austreberthe, la rivière qui traverse la ville nichée au creux d'une vallée.

Hier, les hommes de la Sécurité civile continuaient de fouiller les décombres du café. «On a vu des gens essayer de sortir des voitures, on ne sait pas s'ils ont réussi à partir», dit un autre témoin. Serge Baret, le propriétaire du café, n'a quasiment pas bougé de la nuit et de la journée. Blessé à la jambe, il reste assis, appuyé sur une paire de béquilles, prostré au milieu des dizaines d'hommes en uniformes divers qui s'activent aut