Le président Mitterrand a-t-il avalisé le versement de commissions
occultes sous son deuxième septennat? La question pourrait sembler prescrite si elle n'était au centre de plusieurs dossiers d'instruction, souvent posée par d'ex-cadres de sociétés. C'était jusqu'à présent l'affaire Elf et le dossier de la raffinerie de Leuna en ex-Allemagne de l'Est. C'est désormais l'affaire des commissions versées par Thomson lors de la vente des frégates à Taiwan en 1991.
Peu avant sa mise en examen dans l'affaire Elf, Roland Dumas avait estimé à 2,5 milliards de francs la somme versée à des intermédiaires marchands de frégates, «avec l'assentiment des plus hautes autorités de l'époque». Dans son édition d'hier, le Figaro a révélé l'existence d'un document portant le visa de l'ancien président de la République prouvant sa détermination à voir le contrat des frégates aboutir. Son visa, François Mitterrand l'a inscrit sur une note rédigée par Loïc Hennekinne, l'un de ses conseillers, au sujet des «relations avec Taiwan». Sur cette note, datée du 10 septembre 1990 environ un an avant la signature du contrat , le conseiller de l'Elysée évoquait les possibilités de déblocage du marché. «Rechercher une solution à l'exportation par Thomson pour un montant de 20 milliards de francs d'éléments de coques qui seraient montées par un chantier taïwanais», écrit Loïc Hennekinne. «D'accord», lui répond dans la marge François Mitterrand, «tout en faisant attention aux livraisons d'équipements mili