Après plus de deux ans de réflexion, l'Unef-ID, principal syndicat
étudiant, lançait le week-end dernier son «Manifeste pour une révolution pédagogique». Enjeu: trouver l'introuvable réponse au taux d'échec massif des premières années. Les données du problème sont connues: l'élévation du niveau de formation a amené dans les universités ces «nouveaux publics» dont l'afflux avait précédemment déstabilisé le collège puis le lycée. Jusque-là, les erreurs d'orientation étaient seules mises en cause et divers dispositifs de réorientation ont été introduits, ainsi que des formes de soutien tels que le tutorat. Evolutions insuffisantes aux yeux de l'Unef-ID qui veut donc passer à l'étape de la «révolution». Parmi ses propositions: évaluer les enseignements, favoriser le travail en équipe, valoriser la fonction pédagogique des enseignants qui se vivent d'abord comme des chercheurs, et «casser les amphis», au sens propre, c'est-à-dire en finir avec les cours devant «300 ou 1 000» étudiants. Ces propositions reflètent un diagnostic et des idées explorées par de nombreux acteurs et observateurs, dont le sociologue Stéphane Beaud. Auteur de Retour sur la condition ouvrière (1), il enseigne à l'université de Nantes et a mené plusieurs recherches sur les jeunes qui forment les «nouveaux publics» de l'université.
Quel est le profil des étudiants échouant en premier cycle et qui tireraient le plus de profit d'une «révolution pédagogique»?
Ce sont d'anciens lycéens de niveau moyen, ceux qui son