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Libération

Contradictions, micros cachés et gardes à vue contestées. Arb: L'enquete entre silenceS et aveux.

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publié le 15 mai 2000 à 1h17

Depuis une dizaine de jours, six militants bretons ont été placés en

détention provisoire. Ce sont Pascal Laizé, 34 ans, électricien, Gaël Roblin, 27 ans, porte-parole d'Emgann, Christian Georgeault, 45 ans, ouvrier du bâtiment, sa fille Solenn, 22 ans, journaliste, Yan Solon, informaticien, et Stéphane Philippe. La Division nationale antiterroriste (Dnat) et le SRPJ de Rennes les soupçonnent d'avoir participé, de près ou de loin, à l'attentat du McDonald's de Pornic (Loire-Atlantique), celui, mortel, de Quévert (Côtes-d'Armor), et celui, manqué, de la poste de Rennes. Chronologie d'une affaire.

Attentat du McDo de Pornic, nuit du 13 au 14 avril. Une charge souffle la devanture du restaurant. A l'extérieur: un cratère de 24 cm. Le gérant dépose plainte pour vandalisme. Sur le PV 01155 849/00, deux gendarmes notent: «Nous transportons immédiatement sur les lieux.» Et ajoutent: «Aucune trace n'est exploitable.» Le PV est un faux. Les gendarmes n'ont pas bougé de leur brigade. L'attentat passe ainsi inaperçu. Jusqu'à ce qu'un communiqué de l'Armée révolutionnaire bretonne (ARB) le mentionne, pour évoquer une possible manipulation de la DST.

L'instruction judiciaire permet de mieux comprendre. Selon un journaliste nantais, interrogé par la police le 6 mai, Gaël Roblin lui aurait donné rendez-vous le 14 avril dans un café et présenté un papier sur lequel il aurait écrit «Boum McDo Pornic?». Le journaliste aurait alors contacté un fonctionnaire des RG, qui lui fait savoir qu'il n'y a