Après leur première manifestation nationale à Paris, les Sans-Nous
n'ont qu'une idée en tête: recommencer, plus nombreux encore, le 27 mai.
En répétant vendredi soir que les «titulaires d'un emploi stable devaient bénéficier d'un report et avoir l'assurance que celui-ci serait prolongé», Lionel Jospin n'a pas rassuré ce collectif de jeunes incorporables (nés avant 1979) qui ne veulent pas être «les derniers des cons».
Samedi sur le Champ-de-Mars, ils étaient plus d'un milliers, venus de toute la France. «Pas mal pour un début, se dit Gilles Gandara, l'un des cofondateurs de Sans-Nous. Et puis, il n'y a pas que des Parisiens.» Des jeunes de Nantes, Annecy, Reims, Toulouse, etc. avaient fait le déplacement. Né sur l'Internet, le collectif étend sa toile. Parfois modestement. Comme à Angers. Dans la préfecture du Maine-et-Loire, le collectif pour l'instant c'est Stéphane, incorporable en décembre prochain. «On est soutenu par nos amis, nos parents. Mais quand on tracte du côté des facs, on voit que les étudiants ne se sentent pas concernés. Ils pensent qu'avec les reports ils pourront y échapper.» Pas étonnant alors que tout au long de l'après-midi le cortège soit fréquemment parcouru d'un «on veut pas y aller, on veut travailler». La première motivation c'est la crainte de ne pas retrouver un emploi au retour de dix mois sous les drapeaux. Particulièrement pour les informaticiens, dont l'armée a grand besoin pour assurer la transition vers la professionnalisation. Des libertaire