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Libération

Le refrain de la fumette au tribunal. Le groupe Matmatah jugé pour «provocation à l'usage des stupéfiants».

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publié le 16 mai 2000 à 1h13

Nantes, correspondance.

Le groupe de rock Matmatah, leur manager et l'éditeur de la musique de l'album La Ouache, sorti en juin 1998, aujourd'hui vendu à 650 000 exemplaires, étaient un peu éberlués de comparaître hier en correctionnelle à Nantes, pour «provocation à l'usage de stupéfiants» et «présentation sous un jour favorable de l'usage et du trafic». Ce sont deux chansons et surtout les paroles de l'Apologie, dûment constatées par un major de police lors d'un concert à Nantes en novembre 1998, qui valent aux rockers brestois ces démêlés judiciaires. La procédure émane du même policier des stups qui avait lancé les poursuites contre la chanson Mangez-moi du groupe Billy Ze Kick. L'apologie des champignons hallucinogènes n'avait pas été retenue par le tribunal, qui avait prononcé une relaxe. Cette fois, le major Verdier a saisi le procureur après avoir suivi le concert enfumé de Matmatah et tiqué sur des paroles dont «Un pétard ou un Ricard, si t'as vraiment le cafard, à choisir y'a pas photo, moi je choisis le maroco. Les alcools ont leurs soûlards, la cana c'est le panard. Y'en a qui le mystifient, moi j'en fais l'apologie».

A la barre, les musiciens, qui ont concédé être consommateurs de cannabis, ont revendiqué leur «liberté d'expression» et considéré leurs paroles comme une «opinion toute personnelle, destinée à inciter à réfléchir». «C'est aussi un tableau d'époque, le constat d'une situation politique, pas un cri de ralliement, dit le chanteur Tristan Nihouarn. Depu