C'est le choc des cultures. Les marchés dits «de plein vent»
tombent, dès aujourd'hui, sous le coup des règles sanitaires qui régissent l'ordinaire de la distribution alimentaire. Ces petits bouts de campagne qui montent en ville deux fois la semaine semblaient devoir voguer à tout jamais au-dessus des soupçons hygiénistes. Les voilà déchus. Dès ce mardi, les 7 000 marchés qui battent le pavé de 6 000 communes de France sont tenus d'appliquer l'«arrêté sur l'hygiène des aliments remis directement au consommateur». Ce texte, élaboré sous la tutelle des ministères de l'Economie, de l'Agriculture et de la Santé, vise dans son principe à limiter les risques de toxi-infections alimentaires et à protéger la santé du chaland. Il est en passe de devenir le symbole du clivage entre militants de l'hygiène et hérauts du terroir. La nouvelle réglementation «menace les marchés de plein air», estiment la Confédération paysanne, Nature et Progrès, l'Institut pour la relocalisation de l'économie et Attac, qui ont, de conserve, lancé une pétition intitulée «Sauvons nos marchés». Elle réclame la suspension de l'application du texte «jusqu'à ce que soient trouvées des règles adaptées aux petits producteurs». Les normes «obligent les producteurs-vendeurs à investir dans des équipements coûteux mettant en péril leur entreprise», souligne-t-on à la Confédération paysanne. A l'inverse, l'association Consommation, Logement et Cadre de vie (CLCV) se réjouit «de règles d'hygiène identiques quel que s