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Libération

Calone, un «tyran» aux HLM de Toulon. Le Chevallier aurait tardé à intervenir contre son ex-adjoint accusé de viol.

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publié le 17 mai 2000 à 1h11

Draguignan, envoyé spécial.

De 1995 à 1998, le siège de Toulon Habitat aura été un enfer pour ses employées. Lundi soir et hier, témoins et victimes du président de l'office HLM de la ville, Jean-Pierre Calone, ont défilé à la barre de la cour d'assises de Draguignan pour relater leur calvaire. Elles ont évoqué pour les unes, les insultes, les pressions, les chantages, les hurlements incessants, pour quelques autres les harcèlements moraux, physiques et sexuels et enfin pour deux d'entre elles, les viols. Jean-Pierre Calone nie, affirmant qu'il s'agissait d'affabulations et d'un complot, orchestré depuis le cabinet du maire ex-FN. Il se dit le «Clinton toulonnais».

En 1995, après avoir quitté l'UDF pour rejoindre le Front national, Calone se range sur la liste présentée par Jean-Marie Le Chevallier aux élections municipales. «Je savais qu'il avait quitté la Grande Loge et qu'il était devenu un catholique de plus en plus pratiquant», explique à la barre le maire de Toulon. Le Chevallier le nomme donc adjoint au logement et le présente à la présidence de l'office HLM. Vu de la mairie, tout se passe bien. «Calone et moi, on se retrouvait après la messe, pour aller boire un coup. Il nous invitait avec ma femme dans des fêtes pieds-noirs pour manger le couscous. Jamais nous n'aurions imaginé cet aspect de la vie de Calone», poursuit Le Chevallier. Mais à Toulon Habitat, il en va tout autrement. «L'atmosphère était irrespirable, se souvient Evelyne Fabre-Rocques, sa directrice de c