Le film ne restera pas dans les annales du polar; ses réalisateurs
quelques permanents du Syndicat général de la police (SGP) (1) affichent un objectif plus modeste: convaincre qu'en matière d'enregistrement des interrogatoires de garde à vue, il ne faut pas se contenter du son. Que si l'on tient à restituer l'ambiance de ces huis-clos de commissariat, pour être sûr que les aveux ne sont pas extorqués par la violence, il faut aussi l'image. «Nous n'avons rien à cacher. Nous ne sommes pas opposés par principe à l'enregistrement des gardes à vue. Mais nous avons voulu montrer ce que ça donne, en filmant une simulation d'interrogatoire dans l'un de nos bureaux», explique Xavier Beugnet, secrétaire général du SGP.
Divergences. Un caméscope prêté, six prises de vue avec deux acteurs-policiers" L'oeuvre a été mise en boîte il y a une dizaine de jours. Les cinéastes ont peu de temps pour trouver leur public: c'est demain que les députés et les sénateurs se réunissent en commission mixte paritaire, pour tenter d'aplanir les divergences qui demeurent après deux lectures du texte sur la présomption d'innocence. Et les élus des deux chambres butent précisément sur cette affaire d'enregistrement, alors qu'ils sont parvenus à un consensus sur le reste du projet de loi.
Provocations. De la scène jouée par les deux policiers, on n'entend d'abord que la bande-son. Un lieutenant, tout de correction et de rigueur professionnelle, se présente à un personnage plutôt mal embouché. Dès les premi