«C'est moyen.» Le mot, peu flatteur, émane d'Hubert Allemand,
médecin-conseil national à la Cnam (Caisse nationale d'assurance maladie). Il qualifie ainsi la prise en charge de l'hypertension artérielle (HTA) sévère en France. Une prise en charge pas brillante, que révèle une enquête inédite, réalisée par la Cnam et rendue publique aujourd'hui. Ainsi, à peine la moitié des malades atteints d'hypertension artérielle sévère ont-ils retrouvé une tension artérielle normalisée; un taux qui baisse largement pour les patients de moins de 60 ans. De plus, le traitement médicamenteux mis en route est souvent inadéquat. «Ce résultat est d'autant plus problématique qu'il touche des gens atteints d'HTA sévère, ceux-là mêmes qui auraient donc besoin d'être le mieux suivi», note Hubert Allemand.
Un généraliste sur trois concerné. Historique par bien des côtés, l'enquête de la Cnam a le mérite de l'ampleur. Jamais un travail de ce genre n'avait été effectué en Europe. Plus de 10 000 dossiers de patients ont été examinés, près de 19 000 rencontres ont eu lieu sur ce thème entre médecins-conseils de l'assurance maladie et médecins traitants, et au final, c'est près d'un médecin généraliste français sur trois qui a été concerné par cette vaste photographie de la prise en charge de l'hypertension artérielle sévère en France. La question que se sont posé les experts de la Cnam était de savoir si un palier n'était pas atteint comme aux USA après une forte période de réduction de la morbidité et