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Libération

Le Ve arrondissement, fief du maire de Paris. La machine à produire des faux électeurs. C'est l'adjointe de Jean Tiberi qui gérait les inscriptions.

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publié le 17 mai 2000 à 1h12

L'affaire des fausses inscriptions sur les listes électorales du Ve

arrondissement, dont Jean Tiberi est le député et l'ancien maire, est en passe de prendre une nouvelle tournure. Hier matin, les gendarmes se sont rendus à la mairie, place du Panthéon, ainsi qu'à celle du VIe arrondissement, afin de se faire remettre les listes des personnes radiées entre 1997 et 1999. Les gendarmes enquêtaient initialement sur le scrutin législatif de 1997, puis sur les scrutins de 1998 et 1999 depuis un réquisitoire supplétif délivré en novembre, ce qui explique cette opération, dont une source judiciaire précise qu'«il ne s'agit pas d'une perquisition». Mais l'enquête progresse. Environ 80 témoignages recueillis récemment par les enquêteurs dévoilent un vaste système clientéliste, consistant à s'attacher des votes en échange de logements ou d'emplois. Autre certitude, la quasi-obligation de s'inscrire au RPR pour obtenir ces avantages. Un tel système était pressenti, mais les gendarmes, qui évoquent dans une note «une planification de la domiciliation», ont désormais accumulé des preuves accablantes. Il sera probablement difficile de démontrer que le résultat de la législative de 1997 a été inversé, les faux inscrits, estimés par les gendarmes à 7 228, n'ayant pas tous voté. Il reste que ces témoignages jettent une lumière crue sur les pratiques de l'équipe municipale du Ve, et ce depuis presque vingt ans.

Omniprésente. Dans cette affaire, qui n'a encore abouti à aucune mise en examen, un