Innover mais sans dépenser plus. C'est le pari imposé au Cnes,
l'agence spatiale française, par des perspectives budgétaires «stagnantes», indiquait hier son président, Alain Bensoussan, lors d'une conférence de presse. Après des recettes d'environ onze milliards de francs pour l'an 2000, le Cnes s'attend à un «maintien du pouvoir d'achat» pour les années à venir.
Première priorité, a expliqué Gérard Brachet, le directeur général du Cnes, «terminer les améliorations d'Ariane 5» qui doivent permettre au lanceur européen de hisser 11 tonnes en orbite géostationnaire, contre 6 tonnes dans sa version initiale. Un objectif qui devrait être atteint en 2006. Sera-t-il l'occasion d'une coopération entre la Snecma et le motoriste américain Pratt et Witney? Evoquée il y a deux mois par l'Agence spatiale européenne, cette idée fait sourciller le ministre de la recherche, Roger-Gérard Schwartzenberg, qui craint une atteinte à l'autonomie de lancement, sentiment que ne partage pas le Cnes.
Au second rang des priorités, l'exploration de Mars. Gérard Brachet affirme que la date de 2007 pour le lancement de la mission de retour d'échantillons martiens est «jouable». Mais il faut attendre la conclusion des «négociations en cours avec la Nasa qui n'aboutiront pas avant septembre» pour savoir si cette date sera la bonne. Ce report de deux ans sur la date initiale a d'ailleurs un côté positif: une version plus puissante d'Ariane 5 sera disponible, et les positions des deux planètes favoriseront l'