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Libération

La longue peine d'une femme de détenu. Patrick Brice, libérable, attend la décision d'Elisabeth Guigou.

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publié le 18 mai 2000 à 1h08

De sa cellule, le détenu Patrick Brice écrit: «Madame Guigou est

sans doute le plus charmant garde des Sceaux que la France ait connu. En plus, son discours est intelligent. Celui sur la liberté conditionnelle en particulier. Rétablir celle-ci, en désuétude depuis des années. Faire sortir les détenus avec de quoi reprendre leur vie en mains. Un discours tellement logique, tellement sensé que, dans les prisons de tout le pays, il a fait renaître l'espoir et relever les têtes. Comme tous j'y ai cru"»

Il y a bientôt quatorze ans que Patrick Brice est incarcéré pour des braquages. Libérable en l'an 2000, pensait-il, jusqu'à ce qu'un fonctionnaire au greffe de la centrale de Clairvaux lui annonce, fin 1998: «Vous sortez en 2005.» Après un tour de France d'à peu près toutes les prisons, Brice est depuis quatre années à la centrale de Clairvaux. Toutes les semaines, Laurence, sa femme, s'installe juste en face du mur d'enceinte, dans une petite chambre, à la Fraternité Saint-Bernard, qui accueille les femmes de prisonniers. Elle a droit à trois parloirs hebdomadaires: «Mon mari est conditionnable depuis trois ans, mais son dossier a véritablement été pris en considération en mars 1999. A partir de cette date, je me suis battue, je me bats encore puisque à ce jour aucune réponse du ministère ne nous est parvenue. Pourtant aucune base pour la réinsertion d'un individu ne pourrait être plus solide que celle dont dispose mon mari.» Dans un cahier, elle note toutes les démarches, tous l