Les malades mentaux restent" à part. Cantonnés parfois dans des
pratiques de silence, ils ne bénéficient même pas du droit élémentaire de connaître l'état de leur santé. Ainsi, alors que le gouvernement s'apprête à légiférer pour permettre un accès direct des patients à leur dossier médical, une étude passionnante «sur l'annonce du diagnostic de schizophrénie en France» (1), révèle qu'à peine 30% des psychiatres annoncent à leurs patients qu'ils sont atteints «de schizophrénie ou de trouble schizophréniforme».
«Nous sommes à un moment particulier d'une évolution», note pourtant le Dr Bayle, de l'hôpital Sainte-Anne à Paris, à l'origine de ce vaste travail. Et ce chercheur de faire le rapprochement avec d'autres pathologies: «Quand on regarde la situation sur le cancer, en 1976, un malade sur cinq connaissait son diagnostic de cancer. Dix-sept ans plus tard, ce taux s'est élevé à quatre malades sur cinq.» Autre lieu, autre tendance: «Aux Etats-Unis comme au Japon, plus de 90% des psychiatres informent leurs patients d'un diagnostic de troubles affectifs ou de troubles anxieux. Et aux Etats-Unis encore, plus de 70% des psychiatres informent leurs patients d'un diagnostic de schizophrénie.» La France serait-elle au début d'une évolution de transparence, y compris en psychiatrie?
48 questions. Pour tenter d'y répondre, François Bayle, praticien dans le service du Pr Henri Loo, s'est lancé dans une vaste enquête épidémiologique, par le biais d'un questionnaire adressé à près de 13 0