Vaut-il mieux un magnéto, une caméra ou un avocat dans les locaux de
garde à vue? Les députés et sénateurs ont continué à se bagarrer sur la question, hier, lors de la réunion de la commission mixte paritaire (7 élus de chaque chambre) qui recherchait un compromis sur le projet de loi «présomption d'innocence». Une majorité devait se dégager, pour éviter que le texte ne revienne pour une troisième lecture à l'Assemblée. Vers 19 heures, ce fut le cas.
La commission a opté pour un enregistrement vidéo des gardes à vue, mais seulement pour les mineurs délinquants (sachant que les auditions de mineurs victimes sont déjà filmées, depuis le vote de la loi sur la répression de la délinquance sexuelle). Les enregistrements concerneront environ 100 000 gardes à vue par an sur 400 000. Cette mesure devra entrer en vigueur un an après le vote de la loi, le temps d'équiper les locaux et de former les policiers. Après un an encore, pour l'expérimentation, le gouvernement devra présenter un rapport aux parlementaires, prévoyant les modalités de son extension à toutes les gardes à vue. L'Assemblée avait adopté à l'unanimité un amendement de Frédérique Bredin (PS) prévoyant l'enregistrement audio des gardes à vue. Mais le Sénat l'avait rejeté, au moment où plusieurs syndicats de policiers partaient en guerre contre ce projet. Les sénateurs préféraient la présence de l'avocat pendant l'interrogatoire. Et hier, cette idée n'a été rejetée que d'une courte majorité. Pour les mineurs, les membres