Pour la première fois, associations d'habitants et associations
d'élus des communes riveraines de l'aéroport de Roissy allaient manifester ensemble leur ras-le-bol des nuisances sonores provoquées par un trafic aérien en pleine explosion. Les élus avaient annoncé, dans un tract, «15000 personnes en colère» contre une promesse faite en 1997 par le ministre des Transports, Jean-Claude Gayssot, de limiter le trafic à Roissy en 2005 à 495000 mouvements et 55 millions de passagers par an. Une promesse qui se transforme progressivement en «mensonge d'Etat», avec déjà quelque 467000 mouvements en 1999 et une augmentation annuelle de 3%.
Samedi matin, à Roissy, la colère était bien là, mais ils n'étaient pas aussi nombreux que prévu: 3000 tout au plus. Et la belle unité promise par les élus a vite montré ses limites. Dans la navette qui conduit les manifestants de l'aérogare 1 au lieu de rassemblement, la zone de fret 2, un groupe de Savigny-sur-Orge, commune riveraine d'Orly, explique sa crainte de voir «les verrous posés en termes de limitation du trafic sauter face à la croissance exponentielle du trafic» et son espoir de «voir le gouvernement accélérer la création d'un troisième grand aéroport pour Paris à plus de 100 kilomètres de la capitale». Assis en face, un militant écologiste s'offusque: «Un aéroport supplémentaire ne fera que renforcer l'augmentation du trafic.»
Dans le cortège, à pied de la zone de fret 2 jusqu'à l'aérogare 2, les écologistes, minoritaires, se font très d