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Libération

Tous les treillis d'Europe paradent à Lourdes. Le Pèlerinage militaire international a rassemblé ce week-end plus de 20 000 soldats.

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publié le 22 mai 2000 à 0h55

Lourdes, envoyé spécial.

«Ce qui est unique dans ce pèlerinage, c'est qu'à l'occasion d'une tournée de bière entre soldats de pays qui ne peuvent pas se supporter, les jeunes découvrent qu'il y a un appel à vivre ensemble», observe, d'un ton badin, Max Vivier, vicaire général du diocèse aux armées. Cet aumônier quinquagénaire, à barbe et à bouffarde, se refuse à «toute récupération religieuse». «J'ai bien vu le déchaînement des militaires italiens qui ont repéré deux blondes en défilant. Ils ne pensaient sûrement pas à la Vierge», sourit-il, tout en évoquant «le miracle de Lourdes pour expliquer ces trois jours de fraternité».

Samedi à 21 heures, la modeste place Capdevielle, à la sortie de la ville, a magiquement pris des allures de petite place Saint-Pierre à Rome. Avec une différence: près de la moitié des quelque 50 000 pèlerins attendant avec discipline le départ de la procession des Lumières, à travers les rues de la cité, avaient revêtu leur uniforme de parade. Habits chamarrés des gardes suisses du Vatican, capes rouges sur brandebourgs dorés de l'armée croate très Boris Godounov, sabre sur l'épaule des Polonais coiffés d'un losange kaki, shako emplumé des saint-cyriens, la ville de Bernadette Soubirous est devenue, le temps d'un week-end, le catalogue ambulant des uniformes à travers les âges.

Pour sa 42e édition, le pèlerinage militaire international ­ PMI, le plus grand rassemblement militaire et religieux d'Europe, organisé par 16 pays, avec 30 nations participante