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Libération

Le Sud-Ouest redoute des incendies dévastateurs. La tempête a rendu les conditions d'accès dans les forêts très difficiles. Et les moyens manquent toujours.

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publié le 23 mai 2000 à 0h52

En Gironde, dans les Landes et en Charente, on attend. «Car on ne

peut rien faire d'autre.» Ce sapeur-pompier professionnel bordelais redoute le pire. Qui risque de se produire dès la fin juin. Dans cette région, les feux de forêt de l'été menacent de ravager des surfaces boisées records, «au moins du niveau de 1990, avec une forêt de 7 000 hectares partie en fumée.» La tempête de décembre est passée par là, avec ses arbres arrachés et laissés à l'abandon. «Pourtant, la région est l'une des plus performantes dans la lutte contre ce type d'incendie», s'enorgueillit le lieutenant-colonel Bruno Franzon, président de l'union départementale des sapeurs-pompiers de Gironde. Car ici, on s'est organisé. «Pas comme dans le Sud-Est.» Les pinèdes landaises sont traitées à l'américaine. 40 000 kilomètres de pistes strient les immenses surfaces de résineux, hautement inflammables. «Ce qui permet aux pompiers d'attaquer les feux dès leur naissance, alors que du côté méditerranéen, les hommes attendent au bord des routes que les flammes viennent à eux.»

Routes entravées. Mais en février-mars, plusieurs petits incendies se sont déclenchés. Les secours ont pu mesurer les difficultés d'intervention, et cet été, les sapeurs girondins risquent d'imiter leurs collègues marseillais. Les pistes secondaires ne sont pas dégagées. Pire, ces routes sommaires, excellentes armes naturelles pour éviter la propagation des flammes, ne remplissent même plus cet office. Le nombre d'arbres qui les jonchent sont