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Libération

Louis XVII a-t-il un coeur? Les survivantistes nient l'analyse ADN, qui aurait été faite, selon eux, sur les restes de son frère.

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publié le 23 mai 2000 à 0h52

Jacques Chirac vient de recevoir une pétition de la plus haute

importance. Adressée au «président de la République, Chanoine honoraire de Saint-Jean-de-Latran», elle fait état d'une machination ourdie par les ennemis de la France: le coeur de Louis-Joseph Capet, fils aîné de Louis XVI décédé en 1789 à l'âge de 8 ans, aurait été substitué à celui de son cadet, Louis-Charles, décédé en 1795 à l'âge de 10 ans. Une récente analyse ADN a clos la controverse historique et mis fin aux hypothèses survivantistes, selon lesquelles le petit Louis XVII se serait évadé de la prison du Temple, le coeur conservé sous forme de relique étant celui d'un enfant mort à sa place.

Les auteurs de la pétition suggèrent aux signataires d'y ajouter un petit mot de leur cru. Par exemple, demander au Chanoine honoraire «d'emprisonner le journaliste faussaire», Philippe Delorme, à l'origine de l'analyse ADN. Ou encore de «retirer la garde de la relique au faux noble qui s'en prétend le dépositaire», le duc de Bauffremont. Faut-il en conclure que les seuls vrais nobles sont les descendants de Carl Whilhelm Naundorff, un aventurier allemand qui avait réussi à se faire passer pour la survivance de Louis XVII? Car s'ils ont obtenu le droit de s'appeler Bourbon, plus personne ne les prend vraiment au sérieux.

Supercherie. Bien que tous les survivantistes ne se reconnaissent pas dans cette démarche, le microcosme décaseptimiste s'est engouffré dans la seule brèche qui lui reste: l'analyse ADN a simplement démont