Il fait nuit noire et il pleut quand le médecin brûle le feu rouge.
Ce soir-là, mardi 15 février, il est de garde. Le service des urgences de l'hôpital de Voiron (Isère) vient de l'appeler pour un scanner à faire sur une petite fille qui a eu un accident. Alors Bernard Cottet se dépêche. Le radiologue, praticien hospitalier, a 61 ans. Il n'a pas bu, respecte la limitation de vitesse, ne provoque aucun accident. Mais, c'est vrai, au croisement, il tourne sur la droite sans s'arrêter au feu.
Le médecin voit bien les appels de phares. Sans gyrophare ni sirène, il ne se rend pas compte qu'il s'agit d'une fourgonnette de police. Il continue à rouler en direction de l'hôpital. Les appels de phares persistent, et, cette fois, il comprend que c'est la police. Presque arrivé à l'hôpital mais pressé par son appel en urgence, il ne s'arrête pas, pensant qu'il gagnera du temps s'il peut s'expliquer sur le parking de l'établissement. Les policiers raisonnent différemment, prennent un rond-point à contresens, coincent la voiture du médecin contre un mur.
Bernard Cottet présente ses papiers, dit qu'il est pressé. Après discussion, les fonctionnaires acceptent de suivre sa voiture jusqu'à l'hôpital. Devant la porte du service des scanners, deux autres voitures de police sont là, appelées en renfort. Six fonctionnaires au total. On lui redemande une pièce d'identité. Le médecin s'énerve. Il dit leur avoir lancé: «Si vous continuez à me faire perdre mon temps, vous êtes des pourris et vous ne vo